arrosoir-axiomatisé

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Je vais tenter...

Dans cet article, je vais tenter de vous expliquer avec des mots que je suis incapable d'expliquer quoi que ce soit avec des mots. Je vais tenter.

 

C'est dans les moments les plus difficiles et les plus douloureux que l'on réalise souvent les plus grandes, les plus belles et les plus importantes considérations métaphysiques de notre vie. Voici la nôtre.

 

C'est un soir de fin d'été, qui rime avec fin de vacances, et qui rime, là, avec fin de voyage. Je retrouve ma chère et tendre patrie qui m'a tant manqué, et puis, je réalise qu'en fait, pas du tout. Au vu des gens qui m'entourent, je peux partir demain, à l'autre bout du monde, sans regretter quoi que ce soit. Faute de jet privé, je commence par retourner dans ma chambre. J'imagine alors l'impossible : parler de mon problème. Intérieurement, j'en parle à mes famille, mes amis, mon chien, un psychologue, un psychanalyste, un psychiatre, psy-tout-ce-que-tu-veux... Impossible. En effet, dans chacune de mes conversations imaginaires, les mots qui sortent de ma bouche me laissent penser que mon interlocuteur imaginaire va l'interpréter de telle ou telle façon. Je cherche, je cherche, et n'ayant pas l'habitude d'avoir des difficultés à m'exprimer, je me questionne sur toutes les fois où je n'ai pas eu ce problème. En réalité, ne l'ai-je vraiment pas eu, ou ne l'ai-je simplement pas remarqué ?

 

Maintenant, tentons de schématiser la chose. A l'instant même ou j'écris ceci, j'ai une idée bien précise en tête, et j'aimerais vous la transmettre. Pour tenter de la transmettre, j'utilise des mots. Si l'on essayait d'utiliser l'image de petits bâtons, pour représenter les différents éléments de mon idée, on se retrouverait alors avec 10 petits bâtons rouges, se situant dans ma tête. Dans ma tête, on (vous noterez le symptômes évidents de troubles de la personnalité...) ne parle ni français, ni anglais, ni zoulou. On ne parle pas avec des mots. On s'exprime grâce à un langage sans limite, inconnu de l'homme, et surtout intraduisible. Ainsi, en tentant de sortir les 10 petits bâtons rouges de ma bouche (de mes doigts), je tente de traduire l'intraduisible, l'indicible. Vous me suivez ? En effet, les mots ayant chacun une définition qui leur est propre, il est évident qu'ils ont une limite. Admettons que les limites qu'imposent la parole me coûte 5 bâtons rouges (c'est-à-dire que ces 5 éléments de mon idée n'ont pas de mot qui leur correspond). Votre oreille ne saisit alors que 5 bâtons rouges, et étant donné l'égocentrisme de l'homme, vous y ajouterez 5 bâtons vous appartenant, qui sont, mettons, jaunes. Mélangez le tout, vous vous retrouvez à la fin de cet article avec 10 bâtons oranges. Rien à voir avec les 10 bâtons rouges d'origine.

 

Il est donc impossible d'exprimer quoi que ce soit d'intérieur à travers les mots. Nous serions-nous trompés depuis le début ? Pour ne pas finir sur une question aussi frustrante, je viens de vous en trouver une autre. Lorsque j'ai réalisé cela, j'ai tout de suite vu s'afficher ce schéma que j'ai tenté de vous décrire, et qui était tellement plus clair dans ma tête que des mots. Bonne nouvelle, le schéma, je peux le dessiner. J'aurais alors traduit l'intraduisible, par quoi ? Le dessin. L'Homme est-il alors fait pour communiquer par l'art ?

 

M.D.



14/01/2016
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